Fondation d'entreprise
 
 
André Letowski
Etude 
15 déc 2025

La cybersécurité au sein des TPE/PME

Les entreprises d’au moins 10 salariés, les activités les plus enclines à avoir recours à l’informatique, sont les mieux protégées alors que les plus petites entreprises le sont moins. 

⇒ Quels sont les équipements informatiques de ces entreprises ?

♦ Si près de 8 entreprises sur 10 disposent de moins de 5 postes informatiques, elles sont bien plus nombreuses chez les 10-49 salariés (63 % ont entre 10 et 49 postes) et chez les 50 salariés et plus (89 % ont au moins 50 postes).

Mais 58 % ont aussi recours à des équipements personnels : 91 % le téléphone portable, 43 % un ordinateur personnel, 27 % une messagerie internet personnelle, 19 % une tablette personnelle.

♦ L’investissement : 91 % des sans salarié ont investi en budget HT annuel dédié à l’informatique moins de 5 000 € alors que 78 % des 50 salariés et plus investissaient au moins 5 000 €. En protection informatique 77 % ont dépensé moins de 2 000 €. 92 % n’envisagent aucun recrutement dans ces domaines l’année à venir.

En résultats non pondérés, 15 % envisagent d’augmenter leur budget l’année prochaine : +37 % les 10-49 salariés et +49 % les 50 salariés et plus, Alors que la majorité (64 %) envisagent la stabilité, notamment les 0 salarié (73 %).

Pourquoi cette hausse ? Avant tout pour les solutions techniques et la protection du système (91 %) avant la sensibilisation (36 %), mais davantage pour les secteurs industrie, construction, agriculture (47 %) et les activités de services aux entreprises (41 %), alors que la demande est modeste dans la santé/éducation (12 %) et le commerce/HCR (22 %).

⇒ Qui est en charge de l’informatique au sein de l’entreprise ?

♦ La fonction de la personne en charge de l’informatique au sein de l’entreprise est le dirigeant dans 80 % des cas (47 % pour les entreprises entre 10 et 49 salariés et 10 % pour les 50 salariés et plus) et 5 % la secrétaire. Chez les 10-49 salariés, il s’agit d’une personne affectée à l’informatique (33 % dont 5 un employé évoluant dans le secteur informatique). Au sein des 50 salariés et plus, 74 % sont le fait de chargés de cette fonction (dont 60 % des cadres).

♦ La gestion de la sécurité informatique est le fait de l’interne (44 %), du fait d’une bonne sensibilisation sécurité info (42 %), d’une bonne préparation en cas d’attaque (50 %) et d’un bon niveau de protection (41 %).
Mais aussi du recours à des prestataires extérieurs (36 %), notamment les 10-49 salariés (44 %), et ceux ayant déjà été victime d’une attaque (36 %).
Noter que les 50 salariés et plus utilisent les 2 modalités (46 % et 44 %).
Alors que pour 26 % elle est inexistante : pour ceux au faible niveau de protection (50 %), aux non sensibilisés à la sécurité informatique (44 %), et à ceux qui ne sont pas préparés en cas d’attaque (38 %).

⇒ La sécurité

♦ Pour communiquer avec leurs collègues, les clients prestataires ou les administrations (fiscales, sociales, etc.), 52 % utilisent une messagerie externe de type Gmail, Orange, Yahoo, Hotmail… et 48 % une messagerie Interne avec un nom de domaine au nom de l’entreprise, notamment les 50 salariés et plus (89 %) et les 10-49 salariés (74 %), mais aussi ceux préparés en cas d’attaque (71 %) et les services aux entreprises (64 %).

♦ Les dispositifs de sécurité utilisés : un antivirus (84 %), des sauvegardes (78 %), un pare-feu (69 %), une politique de mots de passe (longueur, durée, renouvellement) pour 51 %, un gestionnaire de mots de passe (46 %), une double authentification pour se connecter au réseau de l’entreprise depuis l’extérieur (télétravail, télémaintenance…) pour 26 %, une solution de détection d’attaque (EDR, NDR, MDR) pour 16 % et une supervision de sécurité du réseau (12 %).

♦ En termes de niveau de protection perçue, 58 % des entreprises déclarent avoir un bon niveau, notamment les plus grosses structures (les 10-49 salariés 78 % et les 50 salariés et plus 75 %) et les services aux entreprises (69 %), davantage aussi ceux sensibilisées aux enjeux de sécurité pour répondre aux besoins de leurs clients BtoB. 42 % cependant ont un faible niveau de protection ou ne savent pas l’évaluer.

♦ 44 % des entreprises se considèrent fortement exposées aux cyberattaques, notamment les 50 salariés et plus (57 %) quoique bien protégées ou celles déjà victimes d’attaque (62 %). À l’inverse, 37 % ne se sentent pas particulièrement menacés, notamment celles estimant bénéficier d’un très bon niveau de protection (57 %).

49 % reconnaissent ne pas être suffisamment préparées en cas de cyberattaque, alors que 20 % se sentent préparées ; c’est bien moins le cas de celles qui connaissent la procédure en cas d’attaque (52 %), voire les 10-49 salariés ou les services aux entreprises (33 %) vs 7 % ceux du commerce/HCR.
Près des deux tiers déclarent ne pas disposer de procédure de réaction en cas d’incident ; qui plus est, si 42 % savent évaluer les impacts réels d’une cyberattaque (59 % les 10 salariés et plus), 58 % ne le savent pas.

♦ Les impacts exprimés sont l’Interruption ou la baisse de l’activité (48 %), la destruction, la perte de données (24 %) le vol, piratage, détournement de données (20 %), la perte financière de chiffre d’affaires, le piratage de comptes bancaires (23 %), l’atteinte à l’image de l’entreprise, l’usurpation d’identité, le confiance dégradée (19 %), la perte de temps (10 %), voire la demande de rançon (5 %).
Sont les plus redoutées : 64 % la destruction ou le vol de données, 52 % l’interruption des activités et services, 44 % la perte financière, 36 % une atteinte à l’image de l’entreprise.

♦ 16 % déclarent avoir été victimes d’une cyberattaque, dont 43 % par hameçonnage, 18 % du fait d’une faille de sécurité non corrigée, 13 % du téléchargement d’un virus, 11 % de la consultation d’un site internet vérolé, et 10 % du défaut de configuration des équipements de sécurité. Ces attaques ont eu pour conséquences une Interruption des activités et services (29 %), un vol de données (22 %), la destruction de données (16 %), l’atteinte à l’image de l’entreprise (15 %), une perte financière (11 %) ou une procédure judiciaire (4 %).

♦ Pour s’informer ou se faire accompagner en matière de cybersécurité, 39 % des entreprises font appel à des prestataires informatiques, qui restent les interlocuteurs privilégiés (58 % et plus pour les 10 salariés et plus), 31 % à cybermalveillance.gouv, 19 % à L’ANSSI, 17 % à une organisation/fédération professionnelle et 9 % à un organisme consulaire régional (Chambre de commerce et d’industrie, chambre de métiers et de l’artisanat), voire moins encore à d’autres structures.

Pour en savoir davantage.

"Mesure de notoriété et de maturité en matière de cybersécurité auprès des TPE-PME" Cybermalveillance.gouv, Opinion Way, octobre 2025
Méthodologie : échantillon de 588 entreprises de moins de 250 salariés en France et DROM, interrogé par questionnaire auto-administré en ligne entre le 2 juin et le 7 juillet 2025.
Les moins de 10 salariés représentaient 64 % des interrogés, mais redressés ce sont 95 % des répondants ; 35 % n’avaient pas de salarié et 60 % de 1 à 9 salariés. L’enquête concerne donc très largement les TPE.
 
 
André Letowski est expert en entrepreneuriat, en petites et très petites entreprises. Il publie une note mensuelle regroupant une sélection brute ou retravaillée et commentée des corpus statistiques français, des enquêtes et publications concernant le domaine des TPE, PE et PME.




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