Une vision globale
♦ En 2018, 750 000 entreprises ont été créées en France, dont 53 % sous le régime du microentrepreneur ; 70 % ont démarré leur activité, c’est‑à‑dire déclaré au moins un chiffre d’affaires non nul durant les 8 trimestres suivant l’immatriculation. Parmi eux, 39 % sont pérennes “administratifs” à 5 ans (au regard de leur immatriculation toujours en cours) mais seulement 28 % sont encore actifs économiques à 5 ans.A titre de comparaison, le taux de pérennité à cinq ans des entreprises individuelles autres atteint 63%, celui des sociétés 71 %. De l’ordre de 3 à 5 % ne sont plus microentrepreneur parce qu’ils ont changé de statut juridique (société ou entrepreneur individuel « classique »).
♦ Les taux de pérennité des microentrepreneurs immatriculés en 2018 sont supérieurs à ceux de la cohorte 2014 avec un taux de démarrage de 66%, 33% pérennes “administratifs” à 5 ans, et 22 % encore actifs économiquement. Rappelons qu’en 2018, les seuils maximaux de chiffre d’affaires des microentrepreneurs ont doublé, permettant des projets plus ambitieux en matière de chiffre d’affaires et des chances de pérennité plus fortes.

♦ Selon les capitaux réunis au démarrage : la moitié n'a réuni aucun capital (vs 37 % au moins 500€), a moins souvent démarré une activité (64 % vs 71-77 les autres tranches de capitaux) et fait état du taux le plus faible de pérennité (23 % vs 28-34). Noter que eux qui ont réuni au moins 500 € (ceux qui ont le plus investi dans leur projet), sont aussi ceux qui ont le taux de démarrage le plus élevé (77 %) ; idem pour le taux de pérennité (43 et 44 % vs 36-39).
♦ Selon les secteurs d'activité : 7 secteurs ont les taux de pérennité les plus élevés (entre 32 et 46 % vs 8 à 27 les autres activités) et les taux de démarrage les plus marquants (73 à 82 % vs 49-72 les autres secteurs) ; on y trouve nombre d'activités de service : la santé/action sociale (46 % mais 50 la santé), les services aux ménages (41), l'enseignement (36), les services administratifs et de soutien aux entreprises (33), les activités récréatives (32) mais aussi l'industrie (43) et la construction (36).
Les transports par contre ont des taux trés faibles (8 %, dont 6 la livraison à domicile), tout comme son taux de démarrage (49 vs 62-82 les autres).
⇒ Quelques compléments sur les modalités d'exercice de l'activité
♦ 53 % des pérennes économiques exercent ce métier à titre principal ; ils connaissent les taux de pérennité les plus élevés (33 % vs 23 pour ceux qui n'y ont pas recours à titre principal), ainsi que le taux de démarrage (78 vs 64).♦ 36 % ont par ailleurs une autre activité rémunérée (23 % à temps complet et 12% à temps partiel) : ceux rémunérés par ailleurs à temps complet ont le plus faible taux de pérennité (18 % vs 30) et le plus faible taux de démarrage (58 % vs 72-74).
♦ Le montant de chiffre d'affaires annuel ; en moyenne 20K€.
- De 20 à 29K €, ce sont les HCR (29K €) et le commerce (21), la construction (28) et les services dont aux entreprises (entre 20 et 25), les activités immobilières (26) et financières (25).
- Entre 11 et 15K €, on y trouve l'industrie (dont le métiers d'art), l'enseignement, les services aux ménages, les activités récréatives et le transport.
- 25 % affichent au plus 3 490 € annuels vs 25 % des plus hautes rémunérations 28 275 € et les 10 % des plus hautes rémunérations 48 000 € ; la médiane des rémunérations chiffre 12 348 € et la moyenne 19 571 €.
Pour en savoir davantage
"Micro‑entrepreneurs immatriculés en 2018 : moins de trois sur dix encore actifs cinq ans après", Insee Première n° 2069, septembre 2025"
Source : l’enquête microentrepreneurs est un dispositif permanent d’observation d’une génération de nouvelles entreprises, tous les 4 ans. Le champ de l’enquête couvre 214 000 microentrepreneurs immatriculés au premier semestre 2018. L’échantillon utilisé est composé de 56 000 microentrepreneurs qui ont été enquêtés à trois reprises, fin 2018, fin 2021 et fin 2023. Seules les unités toujours actives économiquement ont été enquêtées pour cette 3éme vague.