Fondation d'entreprise
 
 
Maya Joubin
Business 
15 sep 2025

Maya Joubin, apicultrice engagée : “Il faut croire plus fort en son projet qu’en ses doutes”

Passer du droit à l’apiculture, c’est le pari audacieux qu’a fait Maya Joubin en 2021 en créant L’Abeille Autonome, une exploitation apicole installée en Essonne. 
Elle y cultive une apiculture artisanale, exigeante et respectueuse des abeilles, à travers une production locale. Lauréate du prix “Mixité des Métiers” du concours Créatrices d’Avenir 2024, organisé par Initiative Île-de-France en partenariat avec la Fondation MMA des Entrepreneurs du Futur, Maya incarne une nouvelle génération de femmes entrepreneures qui bousculent les codes dans des métiers historiquement masculins.

Dans cet entretien, elle revient sur son changement de vie, ses débuts dans l’entrepreneuriat et les convictions qui l’animent.

Comment avez-vous décidé de changer de vie pour devenir apicultrice ?

J’ai créé L’Abeille Autonome en 2021, mais ma passion pour les abeilles vient de loin, depuis mon enfance. À un moment, j’ai ressenti le besoin de donner plus de sens à ma vie professionnelle, de retrouver du concret et du vivant.
Ce choix s’est imposé à moi par deux envies fortes : me rapprocher de l’univers fascinant de l’apiculture, et entreprendre, en portant un projet à mon image, avec toute la liberté et l’autonomie que cela implique.

Quelles sont les spécificités de votre entreprise aujourd’hui ?

Je suis installée à Limours, en Essonne. Je gère environ 200 ruches avec une production diversifiée : gelée royale labellisée Gelée Royale Française, différents miels, pollen, mais aussi des produits transformés à base de miel comme des bonbons, des cosmétiques ou de la moutarde.

Pour moi, L’Abeille Autonome dépasse le simple cadre professionnel : c’est une mission, un engagement à respecter le vivant, valoriser les produits de la ruche, et transmettre ces valeurs.

Avez-vous douté au moment de vous lancer ?

Oui, bien sûr. Il y a toujours cette crainte de quitter un emploi stable, un CDI, un revenu régulier pour plonger dans l’inconnu. C’est un saut dans le vide. Et en plus de ça, j’ai dû faire face à certains préjugés liés à ma place de femme dans un métier encore très masculinisé.

Aujourd’hui, en France, seulement 16 % des apiculteurs professionnels sont des femmes. Il a fallu apprendre à faire avec, à ne pas laisser ces doutes extérieurs prendre trop de place.

Comment avez-vous appris à apprivoiser cette peur ?

J’ai compris que la peur fait partie intégrante de l’aventure entrepreneuriale. Je crois qu’il faut transformer cette peur en moteur, et surtout, se raccrocher à ce qui nous porte. Pour moi, le secret, c’est de croire plus fort en son projet qu’en ses doutes. Et de filtrer les voix extérieures qui peuvent, parfois inconsciemment, freiner notre élan.

Quel bilan tirez-vous de votre parcours entrepreneurial ?

C’est une aventure exigeante, parfois solitaire, avec ses moments difficiles, ses “tempêtes” et ses “déserts”. Mais c’est aussi un chemin d’accomplissement personnel et professionnel. Quand on a une vision claire et qu’on sait pourquoi on fait ce qu’on fait, on peut tenir le cap, même dans les périodes fragiles. Et ça en vaut vraiment la peine.

Qu’est-ce qui vous a donné envie de participer au concours Créatrices d’Avenir ?

J’ai souhaité participer pour mettre en lumière la présence féminine dans un métier encore très masculin. En tant qu’apicultrice professionnelle, je fais partie des 16 % de femmes dans ce secteur en France.

Ce concours m’a permis de représenter les femmes entrepreneures apicoles, et de porter un message d’encouragement : oui, nous n’avons pas à douter de nos capacités et nous avons toute notre place dans la filière apicole.

Quel a été l’impact de l’accompagnement de la Fondation MMA suite à votre prix ?

Grâce à la Fondation MMA des Entrepreneurs du Futur, j’ai pu structurer ma communication de manière claire et alignée avec les valeurs de mon projet. L’accompagnement a débuté par une refonte de mon identité visuelle, puis s’est poursuivi avec des outils simples pour renforcer ma présence en ligne.

Une stratégie presse et influence a aussi été mise en place, ce qui m’a permis de faire rayonner mon projet plus largement, tout en restant fidèle à ce que je suis et à ce que je fais.


 
Ancienne juriste spécialisée en protection des données, Maya Joubin a choisi de se reconvertir pour suivre sa passion des abeilles. En 2021, elle fonde L’Abeille Autonome en Essonne, où elle gère près de 200 ruches et propose des produits apicoles de qualité, dont de la gelée royale labellisée “GRF - Gelée royale française”.
Depuis 2 ans, Maya est également très impliquée dans sa filière : elle est vice-Présidente de l’Association de développement de l’apiculture en Ile-de-France et Secrétaire du Groupement des producteurs de gelée royale française.


 

Sur le même thème