Pouvez-vous vous présenter brièvement et nous parler de votre parcours ?
Je suis juriste de formation, je suis passée par l’Institut National des hautes Etudes de Justice et Sécurité , l’Ecole de Guerre et L’Institut des Hautes Etudes de Défense nationale. Après avoir travaillé chez Microsoft France, LVMH et Pernot Ricard j’ai lancé il y a 7 ans ma société de conseil en intelligence économique. Je suis par ailleurs très engagée dans le milieu associatif , depuis plus de 10 ans au board d’EliseCare une ONG qui fournit de l’aide médicale d’urgence aux populations civiles en zone de conflits , au sein de la Maison des femmes à Saint Denis et au sein du board de Langage de femmes qui lutte contre le racisme et l’antisémitisme depuis plusieurs années également.Qu’est-ce qui vous a amenée à vous engager pour l’entrepreneuriat féminin ? Y a-t-il eu un déclic ou une prise de conscience particulière ?
Pas particulièrement de déclic mais une rencontre qui a été le point de départ. Alors que je commençais ma vie professionnelle j’ai rencontré une incroyable femme , Béatrice Lanson Villat fondatrice d’un réseau féminin qui s’appelle Féminin Pluriel que j’ai rejoint dans la foulée et au sein duquel je me suis investie durant 7 ans (en tant que secrétaire générale du bureau de l’antenne parisienne) . L’objectif de ce réseau était( et est toujours) de réunir des femmes d’horizons différents autour de problématiques communes notamment dans le cadre de dîners organisés autour de personnalités inspirantes. J’y ai rencontré beaucoup de femmes formidables qui restent parmi mes plus proches amies aujourd’hui mais j’ai globalement du mal à rester longtemps uniquement sur les constats et préfère travailler sur le partie : ‘comment faire mieux ?’ au dela du seul partage de bonnes pratiques , ce qui n’était pas l’objet de Féminin Pluriel . J’ai donc décidé de quitter le réseau et de me lancer dans ma propre aventure. En parallèle j’ai construit ma vie professionnelle dans des univers très masculins et même si évidemment il a beaucoup d’anecdotes à raconter cela ne m’a pas freinée. Je me suis donc mise en quête de travailler sur la manière la plus adaptée donner concrètement plus d’armes aux femmes et des armes adaptées. NEMOW Lab est née !Comment est né Nemow Lab ? Pourquoi avoir choisi un format de think tank ?
Adopter le format think tank permet à NEMOW Lab de structurer son action dans la durée et d’amplifier son impact. En produisant de la réflexion, des données et des recommandations concrètes, NEMOW Lab gagne en légitimité auprès des décideurs publics, des entreprises et des médias. Ce format offre un cadre transpartisan et intersectoriel, propice au dialogue entre acteurs économiques, institutionnels, académiques et citoyens. Il permet également de faire émerger des idées nouvelles issues du terrain et de les faire remonter vers le politique, renforçant ainsi la pertinence de ses prises de position. Le think tank crée un espace d’influence structuré, capable de nourrir le débat public et de porter une vision ambitieuse sur l’entrepreneuriat et l’accès aux ressources.Pourquoi ce nom “Nemow Lab” ? Que signifie-t-il pour vous ?
Women à l’envers ! On a tout dit :)Quelles sont aujourd’hui les principales missions de Nemow Lab, et comment s’intègrent-elles dans le paysage de l’entrepreneuriat au féminin ?
La mission de NEMOW Lab est de mener une réflexion prospective et fédérer les acteurs de l’écosystème autour de projets communs innovants et à impact afin d’améliorer la ressource à disposition des femmes qui souhaitent entreprendre.Cette mission s’articule autour d’un programme recherche-action créée en partenariat avec Bpifrance le Lab et le laboratoire de recherche Vallorem. L’objectif est de modéliser les résultats de nos études dans des actions concrètes . Nous avons 3 axes de travail : la capacité à se projeter , à s’orienter , à entreprendre.
Quels résultats ou transformations avez-vous déjà pu observer depuis la création de Nemow Lab ?
Notre mission s’exécute sur le temps long mais nous sommes déjà très satisfaits du travail effectué auprès des collégiens depuis plus de 2 ans maintenant dans le cadre de notre programme quand « Je serai grand… je serai » qui a vocation à déconstruire les stéréotypes genrés dans les métiers , nous poursuivons nos efforts pour un passage à l’échelle dans un futur proche.Nous sommes également ravis des débuts du cycle de conférences débats étudiants lancé dans la continuité de notre dernière grande étude qui croisait perceptions étudiantes et réalités des dirigeants (comparée femmes /hommes) sur l’entrepreneuriat au prisme du genre et qui a mis en lumière énormément d’idées reçues des étudiants qui se transforment ensuite en freins
Que vous apporte le partenariat avec la Fondation MMA des Entrepreneurs du Futur ?
Le partenariat avec la Fondation MMA des Entrepreneurs du Futur est un véritable pilier pour NEMOW Lab. Bien au-delà du soutien financier, précieux pour structurer nos actions, c’est une alliance de sens et de convictions. La fondation apporte une expertise solide et engagée sur les enjeux de l’entrepreneuriat, nourrie par des années d’observation, de terrain et de soutien actif aux porteurs de projets. Elle nous encourage à penser grand, à viser juste, et à garder toujours en ligne de mire l’impact concret pour les entrepreneurs. Ce partenariat nous renforce intellectuellement, stratégiquement et humainement. Il crédibilise notre action auprès de nos parties prenantes et nous pousse à aller plus loin.Le Women Entrepreneurship Summit est devenu un rendez-vous incontournable. Quelle est sa vocation ? Quel rôle joue-t-il dans votre stratégie globale ?
Le WES est bien plus qu’un événement : c’est un levier stratégique au cœur de la mission de NEMOW Lab. Lancé en 2022, ce sommet annuel dédié à l’entrepreneuriat et à l’intrapreneuriat féminin incarne, sur scène, les réflexions et les données issues de nos travaux d’étude. Chaque édition réunit des acteurs économiques, académiques, institutionnels, des entrepreneurs et des étudiants, dans un format conçu pour croiser les regards, décloisonner les approches et faire émerger des pistes d’action concrètes. Il joue un rôle clé dans notre stratégie globale : il donne de la résonance à nos analyses, alimente nos productions futures, et renforce notre capacité d’influence. Il est à la fois un point d’orgue et un point de départ : un moment de mobilisation pour ancrer le débat, faire circuler les idées et poser les fondations d’initiatives durables.Que retenez-vous de l’édition 2025 ? Quels temps forts vous ont particulièrement marquée ?
Le temps fort de cette édition a été sans aucune hésitation l’intervention de Salomé Nashed chercheuse en bio-informatique déficiente visuelle qui a ouvert cette 4ème édition Salomé Nashed en racontant son incroyable parcours. Une leçon de lucidité, de courage – et de génie.La présence d’Astrid Panosyan-Bouvet, ministre du Travail et de l’Emploi, a également marqué un temps fort du WES en ancrant les enjeux de l’entrepreneuriat dans le champ des politiques publiques. Sa vision engagée, son professionnalisme et sa bienveillance ont été très appréciés.
Si vous deviez adresser un message à toutes les femmes qui veulent entreprendre, mais n’osent pas, que leur diriez-vous ?
On vous dira toujours que c’est trop grand, trop risqué , trop ambitieux . Ne laissez personne décider de vos limites !Vous n’avez rien n’a prouver seulement à construire.