Fondation d'entreprise
 
 
André Letowski
Emploi 
14 aoû 2023

Les salariés du privé plus nombreux à quitter leur entreprise qu’avant la crise sanitaire

Cette hausse de la mobilité est partagée dans l’ensemble des catégories socioprofessionnelles et des secteurs d’activité avec toutefois quelques différences.
81,2 % des salariés qui travaillaient dans le privé en 2021 se trouvent dans la même entreprise un an plus tard, en 2022, alors que 9,7 % des salariés ont évolué vers une autre entreprise du secteur privé (2,4 points de plus que les salariés de 2017). D’autres deviennent indépendants (0,9 % vs 0,6 en 2017) ou dans le secteur public (0,7 %) ; d’autres deviennent inactifs (4,7 % vs 5,3 en 2019 notamment du fait d’un départ en retraite), et moins au chômage (2,8 % vs 3,6 en 2017 et 3,7 en 2019).



La hausse cette mobilité semble être l’aboutissement de motivations et de démarches volontaires :16,3 % des salariés ont exprimé le souhait d’un nouvel emploi, et l’ont trouvé.

Les raisons sont à la fois le fait d’augmenter son salaire (25 % + 2,1 % augmenter son nombre d’heures de travail), à égalité avec celui d’améliorer ses conditions de travail, celui de changer de métier (14,5 %), ou d’avoir un emploi plus intéressant (13 % et 3,4 points par rapport à 2021). Le besoin de sécurité s’exprime dans la crainte de perdre son emploi (5,9 %) ou le besoin d’un emploi plus stable (3,2 %), voire s’installer à son compte (2,5 %).

Les mobilités ont augmenté pour presque toutes les catégories sociodémographiques :
  • Un peu plus marquée pour les hommes que pour les femmes, avec une plus grande propension à devenir indépendants pour les hommes, et à changer d’entreprise en restant salariées du privé pour les femmes,
  • Plus marquée pour les moins de 25 ans, avec une progression vers un emploi indépendant plus marquée que pour l’ensemble des classes d’âge,
  • Plus présente aussi pour les employés peu qualifiés, puis les cadres et les employés qualifiés, alors que les ouvriers sont moins demandeurs.
Entre 2018 et 2021, 75,4 % sont toujours dans la même entreprise, 11,3 % dans une autre entreprise (dont 6,6% d’un autre secteur d’activité), alors que 13,2 % ne sont plus salarié.
Dans la grande majorité des secteurs d’activité, la stabilité des salariés au sein des entreprises a baissé entre 2018 et 2021, notamment dans la santé et l’action sociale, et les HCR.

Les salariés qui ont changé d’entreprise et de secteur d’activité entre 2018 et 2019 se dirigent en majorité vers les services aux entreprises (20 %), le commerce (16 %) et les services non marchands (11 %), et plus modestement vers l’informatique-communication et les services aux ménages.

Les salariés en CDD en 2021 ont plus souvent changé d’entreprise que ceux qui se trouvaient en CDD en 2018 ; avant crise, 82 % des CDI se retrouvaient dans la même entreprise un an plus tard, contre 40,5 % des salariés initialement en CDD.
72 % des démissionnaires de CDI en 2021 sont en emploi salarié privé un an après, 3,1 points de plus qu’avant la crise sanitaire ; 26 % sont dans le même secteur d’activité et 44 % dans un secteur différent ; ils ont plus souvent changé de métier.

Pour en savoir davantage : "Davantage de salariés ont changé d’entreprise en 2022 qu’avant la crise sanitaire", Insee Références dans "Emploi, chômage, revenus du travail", édition 2023

Méthodologie : enquête Emploi sur le devenir des salariés (excluant les intérimaires).
 
André Letowski est expert en entrepreneuriat, en petites et très petites entreprises. Il publie une note mensuelle regroupant une sélection brute ou retravaillée et commentée des corpus statistiques français, des enquêtes et publications concernant le domaine des TPE, PE et PME.




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