Fondation d'entreprise
 
 
André Letowski
Business 
24 déc 2019

En 2018, l’artisanat c'est 177 500 créations d’entreprises dont 26 % d’auto-entrepreneurs

La création d’entreprises en hausse de 13 % dans l’artisanat entre 2017 et 2018 (vs 17 % pour l’ensemble des créations) mais la reprise est en baisse.

Les créations d’entreprises artisanales

En 2018, 177.500 entrepreneurs ont créé une entreprise artisanale (dont 26 % des autoentrepreneurs), soit un nombre en hausse de 13 % par rapport à l’année précédente.
52 % des créations le sont dans des unités urbaines d’au moins 100 000 habitants, 20 % dans des communes rurales, 18 % dans des villes comprises entre 10 000 et 100 000 habitants et 11 % dans des petites villes (entre 10 et 50 000 habitants).

Toutes les régions bénéficient de cette bonne dynamique. La progression des créations d’entreprises est encore plus forte dans les métropoles (15 % en moyenne), avec des scores qui dépassent 20 % dans les métropoles du Grand-Nancy, de Metz, de Rouen-Normandie et de Bordeaux ; elle est de 13 % en milieu rural et dans les petites villes.


 
 Les créations sont en hausse dans la plupart des secteurs de l’artisanat :
  • + 17 % dans les services avec 57 100 créations (+ 22 % dans les VTC, + 21 % dans le nettoyage de bâtiment),
  • + 17 % dans la fabrication avec 19 500 créations (+ 40 % en bijouterie-joaillerie, + 35 % en fabrication de vêtements et accessoires),
  • + 11 % dans le BTP avec 63 200 créations (+ 47 % en terrassement, + 33 % en agencement, + 22 % en travaux de démolition),
  • + 4 % dans l’alimentation avec 13 000 créations (+ 45 % en fabrication de biscuits, + 26 % en conserve de fruits, + 17 % en fabrication de chocolat).
En termes de structure juridique, 42 % sont la fait d’entreprises individuelles, 31 % de sociétés (dont SASU 12 %), et seulement 26 % d’autoentrepreneurs. En ce qui concerne l’ensemble des créations 2018, 26 % étaient le fait d’entreprises individuelles, 29 % le fait de sociétés, et 45 % d’autoentrepreneurs.

La hausse des installations profite au statut d’entreprise individuelle, que ce soit sous sa forme classique ou sous le régime micro-entrepreneur : 68 % des créateurs ont opté pour ce statut en 2018 (contre 64 % en 2017). Les créations de société sont stables en nombre, mais plus de la moitié de ces sociétés sont détenues par un actionnaire unique.

Seules 5 % des entreprises créées emploient des salariés lors du démarrage de l’activité (contre 20 % en 2007) ; ce phénomène s’explique en partie par la mise en place du régime micro-entrepreneur.

Les reprises d’entreprises

Les cédants

L’alimentation et les services totalisent près de 79 % des reprises (40 % en services et 39 en alimentation), avec en moyenne 2,3 salariés par entreprise dans l’alimentation et 1,5 dans les services; par contre elles sont peu nombreuses dans la construction (12 % des reprises) et la fabrication (9 %) mais avec davantage de salariés (respectivement 4,7 et 3,4).

Les sociétés y sont largement dominantes : les SARL 58 % et les SAS 32 % vs 10 % pour les entreprises individuelle ; les 2/3 emploient des salariés lors du démarrage de l’activité.

Les raisons de la cession :
47 % cèdent leur entreprise en raison d’un départ à la retraite, 20 % pour des raisons personnelles (santé, famille, usure…), 17 % pour des raisons économiques, 10 % pour un autre projet économique comme chef d’entreprise.
La recherche du repreneur dure en moyenne 5 mois et se fait en proximité géographique du domicile du repreneur (moins de 10 km) ; mais 1/4 ont profité d’une opportunité, sans avoir besoin de rechercher.
Pour les 2/3 des repreneurs externes, l’affaire se conclut avec la première entreprise démarchée.
Le coût moyen
(mise de fonds totale, sans les murs : constitution de l’entreprise, fonds de commerce, travaux d’aménagement et d´équipements- emprunts compris) est de 151 000 €. Environ la moitié des reprises entraînent une mise de fonds de moins de 100 000 €, 1/4 un coût compris entre 100 000 et 200 000 € et 1/4 un coût supérieur à 200 000 €.
Il est corrélé à la taille des entreprises et varie selon les secteurs : 297 000 € dans la fabrication, 173 000 € dans l’alimentation, 137 000 € dans la construction et 98 000 € dans les services.

Les repreneurs

53 % sont étrangers à l’entreprise qu’ils ont rachetée, alors que l’autre moitié est déjà en lien avec l’entreprise reprise : 24 % salariés de l’entreprise, 12 % membres de la famille du cédant, 2 % associé et par ailleurs 9 % proviennent du réseau professionnel du cédant.

70 % des repreneurs étaient auparavant ouvriers ou techniciens, 12 % cadres d’entreprises (ces derniers sont plus nombreux parmi les repreneurs du BTP : 19 %, et parmi les repreneurs d’entreprises de 3 salariés et plus : 20 %). 16 % étaient déjà dirigeants d’une autre entreprise (dont 2 % associés). Leur âge moyen est de 41 ans.

Le résultat économique après 1 ou 2 ans d’activité

60 % ont connu une hausse de leur chiffre d’affaires, 22 % la stabilité et 13 % une baisse.

Les difficultés sont d’abord d’ordre financier : baisse des revenus (49 %) , investissements imprévus (46 %), et difficulté de trésorerie (17 %), mais aussi de management de l’entreprise (39 % la gestion administrative, 21 % la gestion du personnel, 20 % la relation client). 22 % disent n’avoir connu aucune difficulté.

Pour en savoir davantage : http://ism.infometiers.org/

"Baromètre de l'artisanat : les chiffres de la création d'entreprises", ISM, MAAF, novembre 2019
Sources :
– Pour les créations d’entreprises, INSEE, Démographie des Entreprises avec pour périmètre, les entreprises ayant une activité artisanale à titre principal,
– Pour les reprises d’entreprises : ISM, enquête auprès de 1200 repreneurs d’entreprises artisanales, 2019

 
André Letowski est expert en entrepreneuriat, en petites et très petites entreprises. Il publie une note mensuelle regroupant une sélection brute ou retravaillée et commentée des corpus statistiques français, des enquêtes et publications concernant le domaine des TPE, PE et PME.




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